
VISITE À LA ZAD DE NOTRE-DAME-DE-LANDES ! 🏡
Ça y’est, je me suis enfin créée l’occasion d’aller à la ZAD !
Ça faisait longtemps que j’avais envie d’y aller, mais je n’étais pas très à l’aise à l’idée de débarquer de nulle part.
Du coup j’ai profité du fait qu’une pote y aille en connaissant des gens là-bas pour faire partie du voyage !
C’est quoi une ZAD ?
Une « ZAD » c’est une « Zone À Défendre », c’est-à-dire pour moi des citoyen.ne.s qui se mobilisent sur un territoire pour s’opposer à un projet qui leur parait infondé, injuste ou dangereux pour les autres habitants du territoire, ou d’un point de vue environnemental. Les « zadistes » entament donc une occupation de la zone où le projet doit se tenir jusqu’à l’abandon du dit projet.
En cliquant ici tu trouveras la définition de Wikipédia. Elle sera un peu plus complète 😉
Il y a plusieurs ZAD en France ; Bure, Sivens, Durcat.
Pour ce qui est de l’historique de celle de Notre-Dame-des-Landes, il y a des articles qui t’expliqueront très bien le pourquoi du comment du combat contre le projet d’aéroport.
Je te dépose des liens juste en-dessous si tu veux creuser la question, sinon cet article va être hyper long !
- ZAD de Notre-Dame-des-Landes, Wikipédia.
- Zone A Défendre – Tritons crété-e-s contre béton armé. → La même chose en anglais ici.
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La « zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes ou l’habiter comme politique, Frédéric Barbe.
- Révolte, utopie réelle, expérimentation : penser les « ZAD » avec Notre-Dame-des-Landes. France Culture, 15/01/2018.
Passer du temps à Notre-Dame-des-Landes :
\ Avant propos /
Pour la sécurité judiciaire et la tranquillité des habitant-e-s et des lieux de la ZAD, je ne mettrais pas de photos de personnes reconnaissables ou de lieux en vue d’ensemble.
Les personnes vivant sur la zone sont plus « tolérées » que réellement « acceptées » vu qu’actuellement le gouvernement continue les expulsions dès qu’il a cinq minutes.
Je n’inscrirai pas de noms ou d’emplacement, et ne publierai pas de carte.
Ces points étant précisés, je peux maintenant te parler de mon expérience.
- Trouver un point de chute.
Je ne saurais pas trop te donner de conseils sur « comment faire pour aller passer du temps à la ZAD » et « Où dormir », car je suis partie sur un demi coup de tête avec des gens qui avaient un point de chute prédéfini.
Je pense qu’il est plus facile de connaitre quelqu’un quand on est une moldue de « ces endroits » comme moi, mais j’imagine qu’il est possible de trouver un coin où planter la tente en demandant sur place.
Mais bon, faut être à l’aise avec ça et avec le risque de ne rien trouver.
- Se repérer sur place.
Je ne sais pas si tu le sais, mais la ZAD est un territoire très étendu qui englobe plusieurs lieux-dits ou village (tel que Notre-Dame-des-Landes qui est en fait un point excentré presque en dehors de la zone), beaucoup de terrain (forêt, champs, pré…), et des habitats rénovés ou auto-construits plus ou moins occupés (les « cabanes »).
Les lieux-dits comme « Le Liminbout » sont sur les cartes « officielles » mais pas les cabanes, évidemment !
Du coup, fort heureusement, des cartes de la ZAD existent, mais pour se repérer au début ce n’est pas une mince affaire !
Le premier soir on a tourné 1h30. Hum.
- Notre séjour :
On était sur un terrain qui sert pour un projet de maraîchage.
Il y avait un petit bout de forêt pour le campement, une construction en dur qui est en chantier depuis ± 2 ans, des champs de culture, des serres, et une cabane qui sert aux cultures/matos, etc.
On était quelques dizaines, du coup c’est tout une vie collective à organiser !
Il y avait des plannings pour les tâches de la vie quotidienne et les chantiers, des référents pour les différents item…
C’était vraiment bien huilé malgré notre nombre !
Concernant les chantiers il y avait le maraîchage (désherber, planter, récolter..),
la maçonnerie (pour continuer de monter le bâtiment en dur à la main),
et ranger la forêt (c’est-à-dire ramasser les bouts de verres, le bois et les déchets que l’on retrouve après la destruction d’une cabane par les « forces de l’ordre » afin de déblayer le site).
On a eu l’occasion d’aller voir d’autres lieux autour ;
Le premier endroit c’est une grande maison type corps de ferme transformée en super bibliothèque/lieu de rencontre et qui regorge d’ouvrages !
Avec accolé, un phare sur lequel on peut monter pour voir la vie d’en haut.
Ensuite on est allé sur un autre lieux qui fait Free Shop (magasin où tout est gratuit, ici des vêtements), ferronnerie, fromagerie.
On a pu papoter avec le ferronnier qui nous a fait visiter le lieu en nous expliquant pleins de choses sur le fonctionnement, l’historique, etc.
C’était un super moment !
Charpente de dortoir collectif en cours de réalisation par les charpentières de l’École des Renardes → site.
C’était si beau !
Cette école est particulière car elle attache une importance à la provenance des bois, et surtout à la transmission de savoir plus qu’à l’obtention de diplôme.
De plus, les renardes vont pratiquer aussi sur des lieux collectifs comme ici à la ZAD.
Enfin je te laisse aller voir si ça t’intéresse, personnellement ça me donne carrément envie !
Pas loin du lieu il y a aussi un hangar pour le travail du bois.
Hangar évidemment monté à la main, et en constante construction.
C’était un endroit très beau, avec des poutres sculptées, des machines récupérées,
des gens passionnants, rempli d’un intérêt précis pour les savoirs faire anciens et leur transmission.
J’avais l’impression d’être dans un documentaire Arte, j’étais ravie !
Un moment il a fallu rentrer à Rouen, mais avant ça on est allées à la mer 💕
Une plage qui s’appelle « St Michel Chef Chef », c’est pas super ce nom ??
C’est à une heure de la ZAD, et c’est un chouette endroit sans trop de monde quand on y était.
En soit ça n’a aucun rapport avec la ZAD, c’est juste que c’est un souvenir qui me fait plaisir.
Se baigner fait du bien, et on avait un super pique-nique 🙂
Je suis très contente d’avoir pu aller à la ZAD cet été.
Je trouve que c’est vraiment le genre d’endroit qui te redonne foi en la solidarité et dans la capacité des humain.e.s à faire ensemble.
J’aimerais aller voir plus de ces lieux.
J’aimerais ensuite t’en parler pour qu’on se montre que c’est possible de la jouer collectif.
Te montrer que c’est possible sans être non plus naïf.ve.s sur les difficultés que ça engendre
dans le vivre ensemble avec les sensibilités de chacun.e.s, l’espace vital à partager,
les règles communes à construire, ou le fait de s’organiser dans un même espace.
Tout ceci pour avoir des pistes de réflexion sur comment c’est possible,
profiter de l’effort d’expérimentation de tous ces lieux et de toutes ces personnes.
Bonjour,
Super article , que j’ai dévoré. Moi aussi, j’aimerai partir à la rencontre de la ZAD et de ses résidents. Malheureusement je ne connais personne. Etant ce qu’on appelle un bourgeois parisien (cadre dans la finance, les enfants, la voiture et tout le tralala), je vis dans comme dans un autre monde totalement hermétique. Et pourtant, je lis, je m’informe et je réfléchis tous les jours à la question du changement, à l’alienation imposé par le système actuel et surtout par la question du passage à l’action : sous quelle forme ? pour quelle objectif ? Je cherche la faille, l’ouverture qui me permettrait de discuter, d’échanger avec des gens différents de moi, qui ont fait des choix différents des miens (autour d’un verre de vin, ou un bon plat). Est-ce que vous pensez que cela serait possible en se rendant à la ZAD en ne connaissant personne ?
Bonjour,
Désolée pour cette réponse extrêmement tardive !
Vous pouvez peut-être prendre contact avec les habitant.e.s de la ZAD pour leur poser directement la question ?
Il y a un onglet « Contact » sur le site https://zad.nadir.org/
Vu que votre commentaire date d’il y a un an, y êtes-vous allé depuis ?
Bonne soirée, au plaisir de vous lire 🙂