
ON ACHÈVE BIEN LES GROS – Enquête en grossophobie. 🌻
Salut la mif ! 👋👋👋
Ce matin en me réveillant je suis allée dans ma playlist « À regarder plus tard » de Youtube, et j’ai maté le documentaire de Gabrielle Deydier. 👀
Gabrielle Deydier c’est une documentariste et autrice qui a déjà fait tout ça :
2017 – On ne naît pas grosse, aux Editions de la Goutte d’Or.
Fin 2019 – Participation à Place aux gros, La Série Documentaire, France Culture.
2020 – Ce magnifique documentaire que je te met juste en-dessous ; On achève bien les gros avec Arte.
Elle travaille sur une énième discrimination de notre société : la grossophobie.
Les ouins ouins diront « oh nan mais qu’est-ce que c’est encore que cette nouvelle phobie, encore une invention pour faire parler de soit ! » (et ils peuvent éventuellement aller manger leur caca ♥),
et les autres s’intéresseront au sujet au moins jusqu’à la définition du terme.
Gabrielle Deydier la donne dans son documentaire, et je vais t’inscrire ici celle de Wikipédia :
« La grossophobie peut être subie en même temps que d’autres formes de discriminations : homophobie, racisme…
La grossophobie est un néologisme désignant l’ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses. Elle a pour origine des préjugés et des stéréotypes négatifs selon lesquels le fait d’être gros est une question de volonté personnelle et que les personnes grosses seraient ainsi les seules responsables de leur surpoids, en négligeant les autres facteurs à l’origine du surpoids.
La grossophobie se traduit par des discriminations dans plusieurs domaines de la vie comme dans l’accès à l’emploi, aux soins médicaux, à l’éducation, et elle affecte également les relations interpersonnelles à travers des critiques verbales et des microagressions humiliantes. Cette attitude a des répercussions physiques et psychologiques délétères sur les personnes qui en sont victimes : risque de dépression plus élevé, moins bonne estime de soi, augmentation de la probabilité de s’engager dans des troubles du comportement alimentaire, suivi médical défaillant. Les attitudes grossophobes ne favorisent également pas la perte de poids mais peuvent au contraire contribuer à accroître l’obésité des personnes touchées. La grossophobie peut être subie par un individu de manière simultanée à d’autres formes de discriminations : sexisme, racisme, âgisme, validisme… »
Au début je voulais enlever tous les liens vers l’extérieur, mais c’est super quand un sujet permet de s’éduquer sur d’autres 😘
Anyway !
J’ai regardé ce documentaire car c’est un sujet qui me parle et me touche, et j’avais envie de te raconter.
Ma grossophobie intériorisée et moi :
Du plus loin que je me souvienne, je n’ai jamais été considérée comme « mince » par le monde extérieur.
Je me rend d’ailleurs compte en l’écrivant que je ne saurais même pas vraiment comment définir ce terme.
En regardant sur internet la première définition j’ai d’ailleurs l’impression que ce terme est subjectif par essence, donc facilement façonnable par la société.
(J’ai pris le premier site et c’est tombé sur l’Internaute.fr)
Qu’est-ce que c’est « de taille fine » ? Par rapport à quoi ?
Est-ce qu’on dit ça par rapport au tour de taille le plus acheté par les françaises (à savoir le 42), ou par rapport à ce que la société nous impose comme norme (c’est-à-dire du 36 ou moins) ?
J’ai toujours été au-dessus de la courbe du carnet de santé.
J’ai toujours entendu des phrases comme «elle a toujours eu un bon coup de fourchette», «il vaut mieux l’avoir en photo qu’à table», «fait attention aux quantités», «fais attention» tout court (mais attention à quoi ??), «faudrait que tu fasses un peu de sport», «ça te boudine un peu ça non ?», «attention à ne pas trop te resservir», «ça va tu es grande»..
Un moment quand tu sors du cercle familial y’a aussi les attaques sur le tour de taille, les «t’es grosse», «sale grosse», «ah mais t’es vachement lourde toi».
Tu te compares à tes copines, tu vois les photos de pubs, tu comprends ce qui est valorisé ou non ou quel chiffre il faut peser, et puis tu te regardes dans le miroir.
→ Quand en fin de primaire je me compare à mes copines et qu’elles font 45kg pendant que moi j’en fais 10/15 de plus, je ne me dis pas du tout qu’elles font 2 têtes de moins que moi ou qu’elle font de la gym depuis la babygym.
Le problème de la grossophobie c’est que je me dis seulement «elles font 45kg et moi plus, ça veut dire que je suis grosse».
Si j’y pense, il faudra que je scanne une page d’un journal intime de l’époque dans lequel je marque un truc du genre
« je suis en 6ème, je pèse 63kg, il faut que j’arrête de grossir pendant 1 ou 2 ans«
Il faut que j’arrête de grossir pendant 1 ou 2 ans wesh !
J’avais 11ans. Tu vois comment ça pue ?
Quand je regarde des photos de moi, je vois dans quelle état d’esprit j’étais à l’époque, je revois un peu ma vie du moment, mais surtout je me rappelle de la perception de moi que j’avais.
Et à chaque fois, même petite, je sais qu’à ce moment là, je me trouvais grosse.
Que ce soit en primaire avec mes fines jambes et mon petit bidou si mignon, ado avec mes kilos en trop fantasmés, ou même sur des photos d’il y a 6 mois.
En fait, je me reconnais beaucoup dans un texte de @anna_mtrl dont je citerais des morceaux choisis ici :
(le texte intégral est dispo en fin d’article)
« Je viens de regarder le court documentaire « On achève bien les gros » de @gabrielle_deydier dispo sur @arte.tv , et certaines anecdotes sur son adolescence résonne tellement.
(…) J’avais un peu plus de graisse que mes copines, je pensais à l’époque (à ses 14ans) que j’étais grosse, j’avais l’impression d’être énorme, de dépasser partout, ce n’était objectivement pas le cas. (…) J’avais honte de dire que je faisais du 42, j’achetais des vêtements trop petits en espérant rentrer dedans un jour, je rêvais de pouvoir couper la graisse de mes cuisses avec des ciseaux, j’imaginais que si un génie réalisait trois de mes vœux, le 1er serait de maigrir. Ma famille me signalait que « ça suffit peut être » si je voulais me resservir. Je n’ai pourtant jamais autant apprécier mon corps qu’aujourd’hui. Je ne suis pas amoureuse de mon corps, il m’insupporte encore souvent (…).
Mais au quotidien, (…) fréquenter des personnes un peu moins ignorantes ou plus alerte sur ces questions a changé ma vie.
En regardant ce documentaire et ces photos, je me sens tellement triste pour mon moi ado. Et surtout tellement en colère. Comment une ado de 15 ans peut vouloir découper ses cuisses au couteau ?! »
Et ça c’est dur.
C’est dur parce que déjà c’est long, et puis surtout c’est dur de m’appliquer à moi-même la beauté que pourtant maintenant je vois très bien chez d’autres femmes grosses.
J’ai du mal à comprendre pourquoi elles, dans mon esprit, c’est ok de les voir belles… alors que certains jours quand je me vois dans une glace je vais voir tout mon gras « en trop » me sauter aux yeux.
Ces mêmes jours où dans mes yeux la veille j’étais une bombasse, que le lendemain ou dans trois jours je serais une bombasse, mais que là je me vomirais dessus.
Ou en tout cas la plupart du temps je me mettrais dans des vêtements bien difformes et amples pour ne plus voir tout ça 😘
Évidemment, il m’est arrivé plein de fois d’être grossophobe envers les autres aussi.
J’ai grandit dans cette société, et ce n’est pas celle de la tolérance.
Il m’est donc arrivé plein de fois de penser que c’est parce qu’elles ne faisaient pas d’efforts que les personnes grosses étaient grosses, ou qu’elles seraient forcément en moins bonne santé.
J’ai eu aussi beaucoup de mal à entendre que des personnes pouvaient se trouver belles « alors que » obèses, alors que moi je complexais à fond sur mon 42.
Ça change avec le temps.
Et merci ! 😱
Dans ces périodes tourmentées que sont les années d’adolescence en quête d’identité et de soi-même, j’ai réussi à déconstruire de plus en plus le matraquage sociétal.
Pour ça merci les féministes, merci les personnes grosses de mon entourage qui m’ont montré qu’on pouvait faire sa vie, être belle, et pécho juste en faisant leur vie, en étant belle, et en pécho.
Et merci à mon groupe d’ami-e-s génial dans lequel on pense tous ces sujets, et dans lequel on n’hésite pas à se rebooster l’égo à mort en toute honnêteté et bienveillance à chaque petit coup de mou ♥
#cimerlamif
Mes petits trucs pour s’en sortir :
Mes premiers conseils :
→ Désabonne-toi de tous les comptes de réseaux sociaux qui te présentent une vision des gens plastique, normée, ou clichée.
Ça ne veut pas dire que tu dois te désabonner des comptes de toutes les meufs ou les mecs hyper fit !
Dans un premier temps, tu peux te désabonner des comptes qui n’ont aucune personnalité particulière, dont les possesseur-se-s posent juste des selfies d’elleux retouchés, ou ne garder que quelques comptes de personnes qui correspondent aux normes sociétales de la beauté.
Crois-moi tu peux t’en passer et ça te fera le plus grand bien !
→ Abonne-toi maintenant à des comptes plus positifs, plus militants, des comptes qui te montrent des corps plus diversifiés.
Truc hyper cool : je t’en ai mis pleins à la fin de l’article !
Là j’ai surtout axé les propositions sur les comptes qui permettent de soigner peu à peu le manque de visibilité des personnes de plus de 50kg dans nos feed (et il s’avère que la plupart des gens que je te propose nous offrent un contenu très éducatif sur toutes ces questions, et je les aime ♥), mais il pourrait en être de même pour des personnes amputées, des grand-e-s brûlé-e-s, des handicaps moteurs, psychiques, etc etc ☼
Vu qu’on passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, ça va permettre de voir passer d’autres formes, d’autres couleurs, d’autres tailles, etc… Enfin tu saisis l’idée 😉😉😉
→ VIRE MOI CE PÈSE-PERSONNE DE MERDE !!!
Ma première et de loin ma meilleure décision !
Du coup là ça doit faire genre 4ans que je ne me suis pas pesée, et je suis au max. 💃
Qu’est-ce que ça change ?
Et bien quand tu te « sens gros-se », et bien c’est en te regardant concrètement et pas en regardant ces putain de chiffres qui n’ont jamais RIEN voulu dire tout en te permettant d’être toujours mal dans ta peau vu que tu te fixes dessus en permanence ♥
Alors vire moi ça.
Tips en plus :
– Essaie d’arrêter de t’auto-flageller par rapport à ton corps.
– Essaie de comprendre pourquoi ton corps te déplait, qu’est-ce qui te déplait spécifiquement, d’où ça vient…
– Va faire un tour dans les forums ou sur les sites ou comptes féministes et anti-grossophobie. Déconstruit le regard toxique que tu poses sur ton corps, apprend comment la société nous conditionne, vois la diversité des corps humains de la vraie vie..
– Entoure toi de gens positifs pour toi. Next les gens qui te dévalorisent, qui te rabaissent, qui ne sont pas encourageants, ou toujours dans la critique négative de ce que tu fais et du monde en général. Accueille les gens aimants, encourageants, curieux, valorisant, qui te tire vers le haut et sont un support bienveillant ♥
↓↓↓ Et SURTOUT ↓↓↓
– Aime toi.
Aime ton corps, aime ta personnalité, aime tes qualités et tes défauts,
aime les spécificités qui font de toi un être unique, intéressant, aimable et beau,
et kiffe ta vie.
Enfin : les comptes que j’aime ♥
Je vais te partager des comptes de meufs (identification plus facile pour moi) ou de personnes queers (adelphie safe à mes yeux) qui m’aident BEAUCOUP dans ma vie pour déconstruire ma grossophobie intériorisée, et me reconnaitre en tant que badass qui s’ignore.
Je te met ça par ordre alphabétique avec un petit bout de leur travail à chaque fois + tous les liens à relier que je connais ♥
- Anna, anciennement « le médaillon de ma mie » :
Je te partage cette photo précisément accompagnée de ce texte car je me reconnais dans tellement de points ♥
- Barbara Butch :
- Cher Corps : série vidéo de Léa Bordier.
Instagram, youtube, et depuis peu en audio comme ici sur Deezer (il y a aussi sur Spotify ou Castbox entre autre).
- Corps Cools :
- Coucou les Girls :
- Fat Girl Flow :
- Frances Canon, illustratrice, tatoueuse (?).
Instagram, facebook, site internet, mère du Self Love Club (Club de l’Amour de Soi-même en gros).
- Gabrielle Deydier, autrice, documentariste
- Gingerminj, dragqueen
- Gras Politique, association crée par Daria Marx
Instagram, facebook de Gras Politique.
- Habibitch, activiste queer et antiraciste, prof de danse, performeuse, artiste.
- Halle Hattaway :
- Kiddy Smile, performer, militant queer et antiraciste, musicien.
- Kim Chi, drag queen
- L’utoptimiste, activiste anti-grossophobie, blogeur.se, sœur Vulverine du Couvent de Paname.
- Marie Boisseau, illustratrice
- Marie Kovacs
- Métaux Lourds, militante féministe, baby drag.
- Momoroco :
- My Body Count Project :
- Porcelainette, make up artiste
- Stop Grossophobie :
- Yseult, chanteuse, artiste, militante féministe, anti-raciste, bodypositive