AUJOURD’HUI, LES DÉCONFINÉ-E-S 🤦‍♀️

AUJOURD’HUI, LES DÉCONFINÉ-E-S 🤦‍♀️

15/05/2020 4 Par FutursVerts

Alors là les puces, vous m’avez saoulée. 😤

Genre grave.😐

 

On s’était pas dis qu’on prendrait soin les un-e-s des autres et qu’on ne serait pas des trous d’uc ?

 

 


– Avant propos –

 

Ce billet est un billet d’humeur.

Je vais te parler de mon ressenti vis-à-vis de quatres petites situations : « L’apéro-retrouvaille« , « Le stupide« , « La Boulangerie« , et « Le parc de l’Hôtel de Ville« .

Je vais te parler d’attitudes qui m’ont +/- énervées, et pourquoi ça m’a énervée.

Cependant j’ai aussi envie d’essayer de prendre du recul sur la situation avec toi,

parce que des fois je peux m’énerver vite et il faut aussi savoir rationaliser tout ça de temps en temps 😁

 

On est tou-te-s faillibles, j’ai le droit d’avoir une opinion comme tu as le droit de ne pas être d’accord.

J’ai le droit d’être énervée, tu as le droit de te sentir attaqué-e.

Mais avant de réagir sur l’émotion, steuuuuuplait réfléchi un petit peu au fond de mon propos, et reste bienveillant-e pour moi.

Et please, pardonne-moi si je ne le suis pas dans ce qui va suivre.

(À part pour « Le stupide ». Là je ne m’excuse pas, c’est vraiment stupide.)

C’est totalement subjectif et écrit pendant un énervement.

 

Voilà.


 

 

 

Contexte :

 

Mon travail pré-confinement, un accueil de jour, ferme du 16 Mars au 11 Mai.

Je pars travailler pendant tout le confinement dans un foyer d’hébergement que je connais (#deuxiemeligne).

Les personnes étant vraiment confinées au foyer, au bout de 15 jours la contamination ne pouvait venir que de l’extérieur → c’est-à-dire de nous.

Du coup, en plus des précautions dans la structure (gel hydroalcoolique, masques et distances de sécurité dès que possible…), quand je rentrais à la fin de ma journée j’enlevais toutes mes fringues à l’entrée de chez moi, je les mettais dans le tote bag que je prenais seulement au travail + lavage mains/visage avant de me poser. Et tous les matins je prenais une douche avant de m’habiller, juste avant de partir au travail.

Je faisais peu de courses à l’extérieur, je n’allais pas me balader à l’autre bout de la ville, je faisais attention aux distances de sécurité, je ne voyais pratiquement personne hors travail à part deux voisines qui étaient elles-mêmes très confinées….

Bref, tu l’as compris, je faisais attention.

 

 

 

L’apéro-retrouvailles :

 

La personne avec qui j’habite a fait un apéro avec des copains-copines qu’elle n’avait pas vu depuis avant le confinement.

J’ai un peu esquivé l’événement en allant me promener avec une des voisines dont je t’ai parlé dans le contexte (#extérieur #distancesdesécurité). On a ensuite rejoint l’autre voisine sur sa terrasse #extérieur #distancesdesécurité #ilfaitgravefroidencemoment.

En gros pendant ce temps là les autres on picolé. Qui dit « picolage avec les copains-copines » dit « distances de sécurité moins sécuritaires« , et un moment ils se sont retrouvés pratiquement tous dans mon appartement, dans ma pièce de vie.

Mon espace vital jusqu’ici safe.

 

Alors je te dirais franchement, au début j’ai pas capté.

 

Et surtout je ne jette pas la pierre aux gens saoules qui sont de moins en moins à un mètre cinquante de leurs potes, c’était moi y’a trois jours.

 

Mais c’est en parlant avec la voisine, bien contente que ça ne ce soit pas passé chez elle, que je me suis dis « ah ouais c’est chaud, c’est vrai que je ne sais pas où ils ont trainé moi ces gens pendant deux mois, et surtout depuis ces quelques jours de déconfinement… 🤨🤔 »

 

C’était la première marche de cette réflexion, et la première manifestation de l’innocence de déconfinement devant mes yeux.

 

C’était en fait le genre de déconfinement qu’on nous a vendu jusqu’à l’avant dernière allocution du président comme étant possible : retrouver les copains-copines et festoyer ensemble sans masques, et libérés des distanciations sociales.

 

 

Le stupide.

 

Du coup je ne pense plus trop à tout ça le lendemain matin quand je retourne au travail.

On ré-ouvre la semaine prochaine aux usager-e-s, du coup on réorganise l’espace, on met en place les nouveaux protocoles d’accueil etc. La matinée se passe tranquillement.

Mes collègues revenant « seulement » à la vie en collectivité, ils sont stressés pour tout, donc on va « même » jusqu’à prévoir de désinfecter les stylos.

Et franchement, admettons !

 

Il vaut mieux en faire plus au début et réajuster si besoin, plutôt qu’avoir des lacunes et mettre les gens en danger.

 

Une personne vient pour signer des papiers (c’est le stupide !), et au moment de rendre son stylo, ma collègue lui dit « ah non, il faut me le rendre à moi, on le désinfecte avant de le ranger« .

Et voilà pas que le stupide fait mine de cracher sur le stylo ?

Stupide qui se tient au-dessus du bureau d’un collègue ?

Collègue étant à moins d’un mètre cinquante de lui et ses postillons de gros stupide ??

Stupide qui a surement fait sa vie comme si de rien n’était pendant touuuuut le confinement vu que c’est un vieux mâle blanc, patriarche, hétérosexuel, et stupide ??

 

Là ça m’a VRAIMENT énervée.

 

Heureusement pour lui que je n’étais pas présente, car pendant ce confinement ce n’est pas la première fois que j’entends (atterrée) les stupidités du stupide qui se croit moins contagieux et moins à risque que la moyenne par je ne sais quelle magie sur qu’il a plus de 65ans…

Dac !

 

 

La Boulangerie.

 

Il est midi, et il on a faim.

J’adore me balader donc je vais chercher les sandwichs chez mon petit boulanger préféré.

 

Au début quand j’arrive je suis toute seule. J’ai 6 sandwichs à lui faire préparer, ça prend du temps.

Comme il est midi et quelques, des gens se mettent à patienter devant la boulangerie et je sens que ça le stresse un peu.

Il délègue à son collègue des coulisses la préparation de mes sandwichs, je commande deux/trois trucs pour chez moi que je déposerai en retournant au travail.

Devant la vitrine il y a deux petites meufs qui papotent. Elles parlent de ce qu’elles vont prendre en respectant les distances de sécurité.

 

Au bout de quelques minutes le boulanger dit à celle de devant « ah bah vous n’avez qu’à rentrer« .

 

Alors déjà, grande première.

Et puis surtout, elles rentrent toutes les deux en même temps + une pote à elles qu’on ne voyait pas.

La boulang’ n’est pas si grande, et on vient de passer de 1 à 4 personnes dans un espace client-e où il devient impossible de respecter les distances.

Et puis il y a d’autres clientes qui étaient jusque là remuantes (mais dehors) qui commencent à rentrer leur tête sans masque pour regarder ce qu’il y a, parler fort entre l’intérieur et l’extérieur pour que les autres entendent (en soit on s’en fout du volume, mais parler plus fort = postillonner plus)…………………………..

 

BITCH WHAT THE FUCK ?

 

Oppression directe.

 

Je sors de la boutique en mode « ok mais là les sandwichs je les attends dehors et on se fait signe quand c’est bon » et je vais sur le trottoir d’en face.

C’est très pratique parce que j’ai une vue d’ensemble.

Donc je vois très bien les quelques personnes qui respectent, et je vois très bien le groupe de meufs qui gesticulent, vont dans tous les sens sans faire attention, s’imposent, ont un masque histoire de, mais pour la plupart mal mis….

 

Enfin horrible !

 

Je me sens inconfortable parce qu’elles « transgressent » toutes les habitudes que j’ai prises ces deux derniers mois.

Et ce ne sont pas des habitudes genre « vas-y c’est bon je vais fayotter« , ce sont des habitudes pour cause de « si mes collègues ou moi on ramène le COVID dans le foyer, la moitié des résidents meurt. »

Minimum.

 

Du coup, voir ces meufs faire n’importe quoi en terme de gestes barrières (je ne parle pas des bras dessus bras dessous, et autres collés-serrés), ça commence à me mettre dans la tête tous les efforts que je fais depuis les débuts du confinement et que je fais toujours avec mes propres potes dans le but de protéger autrui… dont ces meufs.

 

Le boulanger me fait signe, je prends mes sandwich en évitant tout le monde, et je pars.

 

 

Le parc de l’Hôtel de Ville.

 

A la fin de ma journée de taffe, je rejoins mes voisines pour un thé au parc de l’Hôtel de Ville.

Il fait beau, on est en milieu d’aprem, il y a vraiment beaucoup de monde.

On se met à bonne distance les unes des autres, on boit dans notre verre, on fait gaffe, as usual.

 

Jardin de l'hôtel de ville | Plante jardin, Jardins et Chat

En terme de fréquentation ça donnait à peu près la même chose que sur cette image d’Écosia,
avec un ou deux autres groupes de 5 maxi au lieu d’un gros à droite.

 

Je ne regarde pas trop les gens au début, jusqu’à ce que des flics passent et qu’ils aillent voir un groupe de 3 mecs un peu collés avec une bière à la main.

Au début ça papote ça papote, mais ça n’a quand même pas l’air bien serein.

On se demande un peu ce qu’ils font et pourquoi ça s’attarde, surtout quand ils finissent par prendre en photo les pièces d’identité des ces gars.

Du coup, quand ils commencent à se séparer et à aller voir tout le monde, on s’en va.

 

Ils se sont arrêtés vers ces gars pour aucune raison vraiment visible (Joints ? Bières ? Distance ?), mais finalement on a pensé à un non respect de la distance entre les personnes.

 

Et là j’ai vu les gens.

 

 

L’impression que j’ai eu sur toute la journée c’est : à quoi mes privations ont servi ?

 

 

Je me suis fait chier à :

– ne pas voir mes potes,

– respecter les règles,

– changer de fringues à chaque fois que je rentrais chez moi et ne rien toucher avant de me laver,

– gonfler les résidents du foyer avec mes collègues pour les gestes barrières, pour leur apprendre à se laver les mains, ne pas se toucher, mettre un masque quand il y en avait besoin, être patients comme nous tou-te-s pour qu’un jour on puisse ressortir et reprendre une vie à peu près normale.

 

→ J’ai fait attention à ne pas propager la pandémie ←

 

Et tout ça pour quoi ?

 

Pour rien.

 

Pour croiser des gens qui deux jours avant applaudissaient les soignant-E-s, et maintenant s’en foutent.

 

Pour que ça se tripote, ça se passe les clopes, ça soit collé-serré, couché-e-s les uns sur les autres, que ça ne prenne AUCUNE précaution…

 

Que des zones de contact, que des mélanges de population, que des gens qui tapent soirée tous ensemble en ne faisant attention à rien (ça c’est dans les storys de potes le lendemain, franchement les gars ça me rend ouf), que des gens qui me regarde comme une meuf cheloue quand je préfère contourner sur la route de l’autre côté des voitures garées plutôt que de couper à travers une file de personnes qui attendent pour un commerce sur un minuscule trottoir.

 

Franchement je les ai vues les vidéos des soignant-e-s en détresse qui étaient fou-lle-s à cause des gens qui ne respectaient pas les règles. J’ai partagé ces vidéos par solidarité, pour que les gens sachent, que l’information circule.

Mais là pour la première fois je les comprends.

 

Au moment où je les voyais j’étais toute seule dans la rue. Si dehors (en moyenne) je croisais 5 personnes c’était énorme.

Je n’avais pas conscience de ce qui pouvait se passer ailleurs, j’ai fait ma vie sur un quartier résidentiel et une grande rue vide.

 

Mais là maintenant que la vie a « repris »…

 

Je trouve ça incroyable.

Quand je me souviens de ces applaudissements chaque soir, je suis écœurée par cette hypocrisie crasse.

 

 

Mais réveillez-vous en fait.

 

 

 

Ce n’est pas fini.

 

 

Tant qu’il n’y aura pas de vaccins, de médicaments, de certitudes, essayez de respecter ce qui existe déjà.

 

Pour toi d’abord, et puis pour tou-te-s celleux que tu pourrais contaminer voir condamner à mort par ton attitude.

Même si tu n’as pas de symptômes.

 

Peut-être que tu trouves que c’est too much, mais essaye d’y penser.

 

Parce que pour moi qui n’imagine même pas la prochaine fois que je vais faire la bise à nouveau tellement ça me parait loin, ça me fait vraiment chier de voir ça.

 

 

Et je ne sais pas quoi faire à part t’en parler ici.

 

Je veux bien ton avis dans les commentaires et je veux bien en parler avec toi parce que ça m’intéresse d’avoir ton point de vue, car dans cette situation on ne peut compter que sur des individus et leurs comportements (le tiens, le mien, celui de tou-te-s les autres) pour prendre soin du commun.

 

 

A bientôt sur Futurs Verts🌿